Reactionism Watch

Centre de Surveillance de la Droite Internationale

Les coopératives devraient être l’Intérêt Premier des syndicats contemporains

Posted by sylvainguillemette sur 5 octobre, 2010

Les preuves de l’efficacité des syndicats à défendre les intérêts des travailleurs salariés ne sont plus à faire. Largement, ceux-ci nous ont prouvé qu’ils pouvaient apporter un semblant de contrepoids au diktat des employeurs, ou à tout de moins, non seulement sont-ils aptes à quémander certaines conditions de travail pour continuer la création de richesse, mais ils parviennent à imposer cette relative et légitime demande à leurs apports pour la société et l’enrichissement personnel des propriétaires de moyens de production.

Les syndicats ont mené les luttes que toutes et tous n’avaient pas le courage de même entamer. Seul, devant la bourgeoisie unifiée par son régime capitaliste, le prolétaire individuel ne faisait pas le poids contre l’autorité établie, du monde dit de Droit. Mais uni, même s’il a goûté au mousquet plus d’une fois dans son histoire, le prolétariat s’est conséquemment donné des pouvoirs qu’il n’aurait jamais pu obtenir sans l’Union de ses forces laborieuses.

Le syndicat aura également contribué à l’obtention de meilleures modalités d’entente sur l’exploitation du labeur du prolétariat syndiqué et non-syndiqué. Il aura apporté de meilleurs salaires par exemple, ou à des régimes de pension, des couvertures médicales, etc.. Sans l’effort commun des salariés, rien de ceci n’aurait été possible. La dictature bourgeoise n’aurait aucune entrave, comme le souhaitent en fait les libertariens, qui arguent que le corporatisme disparaîtrait avec la disparition de l’État. Reniant ainsi le fait qu’il existe des intérêts communs aux bourgeois, et le fait qu’ils se concerteront, même contre le prolétariat démuni d’outil d’intervention –afin là de mettre en place des structures qui les avantageront d’abord-, les libertariens se campent dans le monde imaginaire qu’ils se sont créé pour la cause, en niant; le rapport d’«exploitation» entre le prolétariat et la bourgeoisie, le fait qu’il faille préalablement –ou l’emprunter– posséder du capital pour entreprendre, mais surtout, que les conditions de chacune et chacun sont relatives à des conditionnements précis, qui ne sont en rien niable et/ou négligeables en regard du jugement social qui sera porté contre les conditionnés, puisque l’économie va de pair au social.

C’est bien simple, sans le syndicat, les travailleurs persisteraient à quémander, sans cesse quémander, chacun de leur côté, sans rapport de force possible.

Mais d’autre part, jusqu’ici, les syndicats n’amènent manifestement rien d’autre qu’un rempart contre les mauvaises gestions bourgeoises, ou les jeux de force comme les «lock-out» ou quelconque autre oppression bourgeoise. Ils ne visent pas plus loin, ils ne jouent plus leur rôle respectif, soit celui de servir l’intérêt des travailleurs salariés. Or, il y a une solution, et non la moindre pour palier à ce surplace historique.

En ce système capitaliste, où les capitaux ne sont pas à portée de toutes et tous, il y existe d’autres orientations que de quémander à ceux qui possèdent le capital nécessaire à l’élaboration de moyens de production. Les toiles sociales que composent les coopératives, permettent ce prêt de capitaux et l’aide nécessaire à l’appropriation de moyens de production par les prolétaires –salariés-, ainsi qu’à la mise en place d’une gestion sérieuse et rigoureuse de la coopérative.

Et où je veux en venir avec les syndicats et les coopératives? Plutôt que de concentrer des sommes pour palier à des «lock-outs» ou à encaisser des grèves de pacotille, non toutes aussi productives que les manifestations de masse –Celles-ci, en Europe, font-elles reculer les gouvernements s’aplatissant devant le concert de demandes bourgeoises d’être sauvé de leurs propres ratées?-, les syndicats devraient mettre des capitaux de côté pour acheter d’éventuels moyens de production que des bourgeois faillant à leur gestion d’entreprise, seraient tentés de laisser partir pour des «peanuts» en cas de faillite. Ils pourraient également, simplement magasiner la possibilité de démarrer leur propre coopérative, entre salariés, et entrer en compétition avec l’employeur actuel.

Les syndicats devraient voir à prendre possession des moyens de production dont ils se spécialisent. Les syndicats doivent revoir leur rôle, et ne pas jouer le jeu du capitalisme, comme le font «les fonds» de certains syndiqués… Il ne faut pas seulement mettre du capital ici et là en guise d’investissement, mais s’approprier les moyens de production, et les développer en coopératives, en guise d’alternative économique et donc, en guise d’alternative sociale à l’individualisme et à l’égoïsme crasses qui sévissent en nos sociétés capitalistes.

Cela, en soi, peut paraître bénin, mais il apparaît qu’une telle entreprise nous permettrait, tout en nous dégageant de la centralisation des pouvoirs en l’État, de nous dispenser de l’exploitation des humains par les humains, mais également de permettre aux entrepreneurs de vaquer à ce qu’ils chérissent le plus de cet univers –outre leurs proches sans doute-, où leur créativité est indispensable à l’innovation, à l’évolution donc, de l’humanité.

Ainsi, les lois de l’offre et de la demande sont temporairement respectées, jusqu’à ce qu’entrent en collision, les contradictions patentes de ce système de consommation, versus la viabilité de ce dernier, pour l’humanité toute entière. Car tôt ou tard, ces lois de sorcier ne seront plus crédibles, ou c’est que, celles-ci imposeront un monde encore plus dur que ce capitalisme corporatif que dénoncent les capitalistes absolus, ceux-là, voulant l’éradication de tout intervenant entre le salarié et l’employeur, logiquement.

Les syndicats doivent démontrer qu’une alternative économique est possible et qu’en rien, nous, prolétaires, ne serons désormais prêts à négocier, dans un proche avenir. Nous sommes majoritaires, nous les faisons vivre, nous les enrichissons, nous leur octroyons des pouvoirs étonnamment démesurés et ne sommes pourtant pas comme eux de nous, dépendants d’eux. Nous devons nous tenir debout, et remplacer ce nouveau cadavre du capitalisme, par un véritable socialisme. Les coopératives en sont une forme, et il faut bien commencer quelque part, non?

Il faut aller de l’avant en ce sens et ne pas réparer ce qui ne fonctionnera de toute façon pas. Il faut faire table rase et remplacer cette dictature par la nôtre. Ramenons la démocratie comme elle se doit d’être. La coopérative est une opportunité à ne pas dénigrer, en ce sens que nos productions seraient également le fruit de notre démocratie réelle.

Est-ce que ça en vaut la peine? Est-ce que ça rapportera plus que les entreprises privées? Eh bien, si la bourgeoisie, elle, investit dans les moyens de production, ce doit être que ça en vaut parfois la peine. Ensuite, afin de savoir si ce sera plus payant que l’entreprise privée, pour le travailleur salarié précisément, vous n’avez qu’à demander aux bourgeois, si  ça en vaut la peine, d’exploiter le labeur, les besoins et les maladies d’autrui. La richesse concentrée en leur petite minorité, me dit que oui…

(Maintenant, à tort, les libertariens croient que les socialistes ne veulent pas reconnaître les légitimes mérites d’un entrepreneur, ou d’un innovateur quelconque. Ils se trompent. Nous reconnaissons de loin ce mérite imaginatif, mais en rien, nous ne considérons ce mérite comme légitimant l’exploitation de quiconque. D’ailleurs, nulle part au monde il n’est nécessaire de se faire exploiter. C’est d’ailleurs tout ce que défendent réellement les libertariens, soit le droit d’exploiter son prochain, quelque soient les besoins…)

5 Réponses to “Les coopératives devraient être l’Intérêt Premier des syndicats contemporains”

  1. @ Guillemette.

    Pourquoi mets-tu toujours mon nom dans les tags de tes billets, alors que tu ne parles pas de moi dans ces mêmes billets, hein???

    Je t’obsède tant que ça???

    Comme si j’étais contre le droit d’association!!! Bien au contraire!!! Mais, je suis, aussi, pour le droit de non-association et, en mon sens, les deux droits devraient être inaliénables!!!

  2. sylvainguillemette said

    À votre première question, je serais tenté de répondre que c’est pour vous titiller, mais en fait, c’est pour vous attirer ici. Et ça fonctionne. Dommage que les autres tarés de l’extrême droite ne viennent pas nous rejoindre!

    Quant aux droits de non-association, tout passe par la démocratie, alors «fuck» les «lèche cul»! Qu’ils se plient à la démocratie! par exemple, quand un groupe de travailleurs ne réussit pas à mettre en place le syndicat, est-ce que ceux qui votent OUI devraient avoir le droit de s’associer quand même? Eh bien! Comme quoi votre logique n’est applicable que dans un sens! Comme toujours!

    Allez donc voir ailleurs si nous y sommes maintenant que vous êtes venu gonfler notre cote. Merci de repasser!

  3. krymz said

    trouvé sur un autre blog que je vien juste de lire, en me cherchant de la literature sur le capitalisme et son effet sur l’agriculture », pour l’école…(si vous avez des document sur le sujet enoyez moi sa! p.cormier-@-hotmail-point-com)

    « Bien sûr il est légitime pour les socialistes de participer — simplement en tant que travailleurs salariés eux-mêmes — à ces luttes « économiques », forcément défensives, des travailleurs à propos de salaires, horaires, conditions de travail, etc.

    Cela dit, il est vrai aussi que, lorsque les travailleurs deviennent révolutionnaires, les organisations « économiques » qu’ils ont formées le deviennent aussi. Soit par la transformation des syndicats actuels (pas impossible), soit par des scissions de ces syndicats (le plus probable, peut-être), soit par la formation de nouvelles organisations (aucune objection). C’est l’histoire qui en décidera. Ces organisations seraient, on pourrait le dire, des « syndicats révolutionnaires », dont la fonction serait d’organiser la continuité de la production pendant la période révolutionnaire.

    Ce que Marx écrit au sujet du syndicalisme il y a presque 150 ans est toujours pertinent :

    « Les syndicats agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du Capital, ils s’avèrent en partie inefficaces par suite de l’emploi peu judicieux qu’ils font de leur puissance. Ils manquent généralement leur but parce qu’ils se bornent à une guerre d’escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et se servir de leur force organisée comme d’un levier pour l’émancipation définitive de la classe travailleuse, c’est-à-dire pour l’abolition du salariat » (fin de Salaires, Prix et Profits). »
    http://socialisme-mondial.blogspot.com/

  4. sylvainguillemette said

    Voilà.

    Tu devrais voir «Aime» sur centpapiers, il est quelque chose lui. Il se lance presto sur les procès d’intention et te fiche des mots dans la bouche, quand les arguments manquent, ce qui n’est jamais très long à vrai dire.

    Avec Aime, on nie l’exploitation de l’être humain par l’être humain dans le rapport salarié/employeur. Philippe David, un p’tit paresseux intellectuel, lui, nie aussi l’exploitation, il en a fait un texte. Un ramassis de répétitions d’affirmations, selon lesquelles, étant donné le «consentement» entre les deux parties sur les modalités de l’exploitation, celle-ci cesse automatiquement d’exister, comme par magie. C’est le ô capital et les valeurs subjectives, quand je pense que des inventaires prennent plus d’une semaine à se confirmer dans les p’tites PME et les grandes entreprises, pour les avoir vécu, l’une et l’autre. Bernanke pète et hourra, la bourse s’embrase, y embrasant des milliers de foyers du coup.

    Les ratées économiques amènent leur lot de ratées sociales. C’est ti pas beau le capitalisme? Imagine sans État donnant ces soupapes. Les libertariens veulent un monde de sauvages, où le plus fort imposera. On retourne en arrière, après s’être donné des moyens démocratiques. L’État est un mal nécessaire, jusqu’à ce que l’humanité fasse un tout.

    Vas voir camarade! C’est comique!

    http://www.centpapiers.com/pour-en-finir-avec-la-theorie-de-l%E2%80%99exploitation-du-labeur-d%E2%80%99autrui-de-marx/40123

  5. krymz said

    http://www.thestar.com/news/world/article/873838–france-hit-by-widespread-strikes

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