« L’Océan Pacifique verra triompher la civilisation de l’avenir. C’est là que se livreront les grandes batailles de demain. Les institutions de monde futur seront forgées sous son enclume, la destinée du monde y sera construite. Alors, il ne sera plus question de « civilisation européenne » ou de « destinée européennes » ; nous verrons naître une civilisation plus haute, une destinée plus noble ». – N.P. Banks, 22 juillet 1868
« Et maintenant, que les réactionnaires prennent garde, chez nous comme à l’étranger ! » – Mao Tsé-toung
Suite à la manifestation du 22 juin, contre le militarisme canadien, des droitistes ont été choqués de voir uns de nos camarades avec un t-shirt du Grand Timonier, Mao Tsé-toung. Ils ont affirmés encore une fois la thèse des 60 millions de morts, de la persécution des intellectuels, de l’endoctrinement des jeunes. Ce texte est pour défendre le maoïsme, qui est le prolongement le plus développé du marxisme-léninisme. Vous pourrez trouver au bas les sources ainsi que de nombreux textes sur Mao et son idéologie.
Quelques affirmations courantes sur le maoïsme :
1. Mao aurait fait plusieurs millions de morts durant le Grand bond d’en avant et la Révolution Culturelle.
2. Le Tibet fut envahi brutalement par la Chine et ils n’ont plus le droit de pratiquer leur religion.
3. La Chine de Mao s’est sous-développé, l’économie nulle, seule Deng Xiaoping à fait améliorer la situation grâce au libéralisme
Tout premièrement, avant de commencer le texte, voici un ensemble de statistiques et de témoignages « crédibles » pour critiquer Mao Tsé-toung, tirez-en vos propres conclusions (regardez bien les chiffres):
« Sous la direction du PCC, entre 60 et 80 millions de Chinois innocents ont été tués, laissant derrière eux des familles éclatées. » – Journal la grande époque
« Dans le canton de Wuxuan (…) les gens mangeaient d’autres personnes avec frénésie. Souvent, les victimes étaient d’abord soumises « à la critique publique » et la tuerie se déroulait juste après, suivie par le cannibalisme. Dès qu’une victime tombait, morte ou vivante, les gens sortaient les couteaux qu’ils avaient préparés et entouraient la victime, coupant la partie du corps qu’ils pouvaient attraper. A ce stade là, les citoyens ordinaires étaient tous impliqués dans le cannibalisme. L’ouragan de la « lutte des classes » balayait de l’esprit des gens tout sens de péché et de nature humaine. Le cannibalisme s’est répandu comme une épidémie et les gens prenaient plaisir à ces festins cannibales. Toute partie du corps humain était bonne à manger, y compris [je vais supprimer ce bout la] » – Journal La grande époque
Pour lire d’autres mensonges :
==> Journal La Grande Époque
==> Le site noir du communisme
Les faits
Comme on peut le constater dans les statistiques, il y a rien de très sûr quant au « nombre de décès » du maoïsme. Les sources les plus douteuses pourraient chiffrer les morts du maoïsme à quelques dizaines de personnes, mais les plus grotesques à des centaines de millions de morts. Les infos sur les morts durant le Grand bond en avant sont viennent d’un spécialiste bourgeois, Roderick MacFarquhar. Selon lui, de 16,4 à 29,5 millions de personnes seraient mortes durant le Grand bond (1958-60). Le problème avec son enquête (Origins of the Cultural Revolution: Great Leap Forward 1958-60, 1983), c’est que ses statistiques (qui ont été reprises par plusieurs autres) ne sont pas basées sur un nombre d’exécutions ou même de décès, mais ont été établies à partir de comparaisons entre le nombre de naissances anticipées et la population réelle ! C’est pourtant une évidence que durant des périodes tumultueuses de l’histoire (comme les révolutions), la croissance de la population ne peut être constante. De plus, les historiens anti-communistes se gardent bien souvent d’élaborer sur l’impact des catastrophes naturelles qui se sont produites durant cette période. Ceci dit, de nombreux historiens anti-communistes ont avoués avoir fait grossir les chiffres d’une façon démesurée, notamment sur la question de Staline.
« Plus un mensonge est gros… plus il a de chances d’être cru ! Mentez, mentez, mentez, encore et toujours, il en restera bien quelque chose ! » – Joseph Goebbels, Chef de la propagande nazie
C’est exactement la même chose qui se passe avec l’histoire de la Chine et de l’U.R.S.S. au courant du XXe siècle. Ces révolutions ayant ébranlés le monde, il est normal qu’elles n’aient pas l’appui des puissants dans les pays occidentaux.
Pour ce qui est de la question tibétaine, voici quelques extraits d’un texte particulièrement intéressant publié dans la revue Arsenal du Parti Communiste Révolutionnaire (PCR):
Les défenseurs du lamaïsme tibétain décrivent cette religion comme étant au cœur même de la culture du pays. En fait, le bouddhisme a été introduit au Tibet en même temps que le féodalisme. En effet, autour de l’an 650, le premier roi tibétain, Srong-btsan-sgam-po, était marié à des princesses du Tibet, mais aussi de la Chine. Celles-ci y ont introduit les croyances bouddhistes qui se sont mêlées aux vieilles croyances animistes afin de créer une nouvelle religion : le lamaïsme.
Durant le siècle qui a suivi, cette religion a été imposée au peuple par la force. Pour y parvenir, le roi Trisong Detsen avait décrété que :
• celui ou celle qui pointait un moine du doigt devait avoir le doigt coupé,
• celui ou celle qui parlait en mal des moines ou du lamaïsme devait avoir les lèvres coupées,
• celui ou celle qui regardait un moine de travers devait avoir les yeux enlevés.Bonjour la non-violence!
Des moines, modestement habillés, se regroupant afin de prier pour atteindre le nirvana, voilà l’image que l’on nous présente souvent du Tibet avant la prise du pouvoir par la Chine. Cette image est toutefois très incomplète. Dans les faits, les monastères étaient des lieux de pouvoir et de richesses, reposant sur l’exploitation des masses. Il faut bien, en effet, que quelqu’un travaille afin de subvenir aux besoins des moines. Ce quelqu’un, c’était le serf.
Ainsi, « le monastère de Drepung était l’un des plus importants propriétaires terriens de la planète avec 185 manoirs, 25 000 serfs, 300 lieux de pâturage et 16 000 gardiens de troupeaux ». [2]
La majorité de la population subissait l’exploitation de l’aristocratie religieuse. En 1953, six ans seulement avant l’exil de l’actuel dalaï-lama, « les serfs (environ 700 000 personnes sur une population totale estimée à 1 250 000) forment la majeure partie de la population ». [3] Ceux-ci (56% de la population) étaient considérés comme des êtres inférieurs. Le simple fait de toucher à un maître pouvait signifier le fouet pour le serf fautif. Les maîtres étaient si distants des serfs que, sur la majeure partie du territoire tibétain, ces deux classes sociales parlaient une langue différente!
La Révolution culturelle est une autre cible favorite des impérialistes.
L’analyse occidentale attribue fréquemment à Mao toute la violence de la période 1966-76. Bien qu’il n’y ait eu qu’une poignée d’observateurs occidentaux en Chine pendant la Révolution culturelle, la plupart d’entre eux attribuent volontiers des centaines de milliers ou même des millions de morts à la Révolution culturelle. D’ordinaire, on ne fournit pas de détails parce qu’il n’y a que très peu de rapports de première main faits par des Occidentaux. Aucun Occidental ne peut en effet prétendre avoir fait une enquête exhaustive. Bien qu’il soit possible qu’il y ait eu des millions de morts pendant la Révolution culturelle, elles ne furent certes pas commandées par Mao. Mao a au contraire demandé explicitement que la Révolution culturelle soit non-violente. Les premières directives du Comité central du Parti communiste ont d’ailleurs rappelé, dès le début, que « dans un débat, on doit avoir recours au raisonnement et non pas à la contrainte ou à la coercition ». [8] De surcroît, la violence à laquelle on a assisté durant la guerre civile fut en grande partie le fait de factions opposées à Mao.
Les ennemiEs de Mao en Chine sont beaucoup plus réalistes à cet égard que les propagandistes occidentaux. Ils tiennent Mao et ses partisanEs – la dénommée Bande des Quatre – responsables d’un grand total de 34 000 exécutions ou morts causées par d’autres moyens de répression pendant les dix années de la Révolution culturelle. Si les ennemiEs de Mao ont bel et bien raison, peut-on penser que ces 34 000 morts étaient justifiées ? Il est difficile pour nous d’en juger : il faudrait demander aux partisanEs incarcéréEs de Mao, à ses ennemiEs de haut rang au sein du parti et aux masses en général, dont l’opinion n’a jamais été sollicitée systématiquement par les critiques étrangers.
Faisant une autocritique, Mao a affirmé qu’il y avait eu trop d’exécutions pendant la Révolution culturelle. En disant cela, Mao a exprimé sa philosophie, qui est aussi la nôtre. Selon Mao, il est peut-être justifiable d’exécuter un meurtrier ou quelqu’un qui fait sauter une usine ; cependant, dans la plupart des cas, y compris ceux qu’on retrouve dans les écoles, le gouvernement et l’armée, Mao affirmait : « Qu’y a-t-il de mal à ne pas exécuter les gens ? Ceux qui sont disposés à se réformer par le travail devraient aller se réformer par le travail, afin que les ordures soient transformées en quelque chose d’utile. D’ailleurs, les têtes ne sont pas comme des poireaux. Si on les coupe, elles ne repoussent pas. Si l’on coupe une tête à tort, il n’y a pas de façon de rectifier l’erreur, même si on le souhaite. » [9] Si des gens se disant maoïstes sont allés à l’encontre de cette philosophie, ce n’est pas à nous de les défendre. Il est par ailleurs évident, et les statistiques à ce sujet sont disponibles pour tous même aux États-Unis, que Mao a accompli plus que tout autre chef politique du siècle dernier, et probablement de toute l’histoire, en réduisant la violence sous toutes ses formes.
Bien des ennemis de Mao qui ont été expulsés du parti ont d’ailleurs survécu. Deng Xiaoping, pour un, a survécu à quelques purges et a été envoyé en rééducation. Les 3 et 4 juin 1989, c’est le même Deng – un opposant à Mao et un favori des capitalistes – qui a ordonné à l’armée de tirer sur des centaines de manifestantEs dans le cadre de la rébellion à Beijing. Cette violence n’est bien sûr qu’une petite partie de la violence causée par la restauration du capitalisme en Chine.
Mao et le Parti communiste chinois, avec peu d’aide de l’extérieur, ont amené des changements majeurs dans un pays en voie de développement, pendant qu’ils faisaient une révolution et une guerre civile. Il est erroné de tenir pour responsable le Parti communiste chinois, ou Mao en particulier, de tout ce qui s’est passé sous leur direction. Aux États-Unis – un pays développé qui ne se trouve dans des conditions d’aucune façon comparables à celles de la République populaire de Chine -, il y a chaque année 20 000 meurtres ; 75 000 NoirEs meurent à cause de l’oppression nationale systématique ; à toutes les cinq minutes, unE ouvrierÈRE meurt d’un accident de travail ou d’une maladie industrielle ; et à toutes les 50 minutes, un enfant meurt à cause du manque de nourriture ou d’argent. [10] Mais nous n’entendons dire presque jamais que les victimes de la violence capitaliste sont « tuées » par les présidents Reagan, Bush, Clinton et compagnie, comme nous l’entendons souvent de ceux et celles qui sont morts de faim sous Mao.
La nouvelle Chine
De nombreuses personnes d’allégeances libérales affirment que le maoïsme n’a été qu’un échec au niveau économique, que la Chine s’est privé d’un développement économique fort durant la période de la Révolution Culturelle mais malheureusement pour eux, et pour Deng Xiaoping (le dirigeant du PCC responsable des nouvelles réformes), Mao à été un personnage essentiel dans ce fantastique développement économique. Depuis le milieu du XIXe siècle, la Chine était contrôlé par les occidentaux : les français, les britanniques, les américains, les allemands, les belges, les russes ainsi que les japonais se divisaient la Chine comme étant un gâteau. L’économie était essentiellement rurale, mais il y avait de nombreux ports de mer en Chine, notamment à Shanghai et Hong Kong. Il y avait une industrie, mais il s’agissait de fabrication de textile. L’économie était très faible et ne profitait qu’aux occidentaux et aux japonais qui exploitaient le peuple chinois.
Mao, qui à pris le pouvoir en 1949 à commencer à travailler de concert avec l’Union Soviétique pour développer l’industrie et poursuivra de nombreuses réformes durant tout son règne, malgré de nombreux désaccords avec les autres pays du « camp socialiste » essentiellement avec Nikita Kroutchev en U.R.S.S. et Enver Hoxha en Albanie.
Ce que les économistes et les Davidiens de ce monde disent rarement – voire jamais -, est que la croissance économique durant la période Mao était à peine plus faible qu’après 1979. Elle oscillait entre 6.5% et 7.5% par année, ce qui est déjà remarquable, le taux en 2007 étant d’environ 10 %. Ce n’est pas Deng Xiaoping qui à développer une bonne politique étrangère en Chine, c’est en fait le président Mao encore une fois, durant les années 60 et 70. Les images de lui avec le Shah d’Iran ou bien Richard Nixon ont frappés l’imaginaire de l’époque.
En conclusion, il faut se méfier de ce que dise de nombreux « historiens » et « économistes ». Mao à fonder la Chine moderne et non pas un « socialiste pour l’économie de marché » !
==> Mythes sur le maoïsme
==> La face cachée du dalaï-lama
Pour en savoir plus :
==> Recueil de textes sur l’expérience chinoise (en anglais)
==> Les oeuvres de Mao en anglais sur Marxists.org
==> Un texte en particulier: Théorie des contradictions
==> Textes de Mao en français
==> La vie de Mao Tsé-toung, le plus grand révolutionnaire de notre époque